Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/270

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Ne coupez pas ce que vous pouvez dénouer.

La vertu est la santé de l’âme. Elle fait trouver de la saveur aux moindres feuilles de la vie.

La vertu cherche à se répandre, et ceux qui l’ont aiment à la donner.

Il faut exercer la vertu, même quand on ne l’a pas, c’est-à-dire l’exercer par sa volonté et contre son inclination. L’habitude fait qu’à la fin elle n’est plus sacrifice ; elle devient goût, instinct, mœurs.

La vertu par calcul est la vertu du vice.

Les vertus rendent constamment heureux ceux qui les ont. Elles rendent meilleurs ceux mêmes qui les voient et ne les ont pas.