Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/317

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il leur faut des points d’appui, des fables, des mensonges, des idoles. Mentez-leur donc, et ne les trompez pas.

On ne peut sortir de certaines erreurs que par le haut, c’est-à-dire en élevant son esprit au-dessus des choses humaines.

Expliquer toujours le monde moral par le monde physique n’est pas sûr, car nous prenons souvent, dans celui-ci, les apparences pour des réalités, et nos conjectures pour des faits. Nous risquons ainsi d’avoir deux erreurs au lieu d’une, en appliquant à un monde les fausses dimensions que nous donnons à l’autre.

L’abus de l’expérience est de conclure de quelques unités à la multitude, ou de la multitude à l’universalité.

Il ne faut pas chercher aux événements humains des causes invisibles, quand il y en a de