Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/448

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de s’instruire et d’instruire les autres, est favorable à la prospérité des arts ; mais à coup sûr elle est funeste à l’élévation de l’esprit et pernicieuse aux mœurs.

La physique, aujourd’hui, a une telle étendue et occupe une telle place, dans l’esprit qui veut l’étudier, qu’elle en remplit toutes les capacités et en absorbe toutes les pensées.

Que de savants forgent les sciences, cyclopes laborieux, ardents, infatigables, mais qui n’ont qu’un œil ! La science confond tout ; elle donne aux fleurs un appétit animal ; elle ôte aux plantes mêmes leur chasteté.

« progrès des sciences " ! Dit-on sans cesse ; et l’on ne s’occupe pas, on ne dit rien de la possibilité et du danger de leur dégénération.

Des lueurs utiles et qui dirigent vers le gîte, valent mieux que des lumières éclatantes, qui