Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/447

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

obscurités dont nos savoirs sont remplis.

Les anciens critiques disaient : plus offendit nimiùm quàm parùm. nous avons presque retourné cette maxime en donnant des louanges à toute abondance.

On ne trouve presque partout que des paroles qui sont claires et des pensées qui ne le sont pas.

Il est des découvertes où l’on ne peut arriver que par un détour. Les modernes s’obstinent à procéder par leurs lignes droites ; les circuits platoniciens étaient une méthode plus sûre.

Je suis las de ces livres où il n’est jamais question que de la matière. On dirait que les sciences ne sont étudiées et traitées que par des exploiteurs de mines, des maçons, des charpentiers, des tisserands, des arpenteurs ou des banquiers. Je ne sais si cette manière