Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/465

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celui de l’enfant ; elle est opposée à la docilité.

Il faut que les idées spirituelles et morales entrent les premières dans la tête, car si elles y trouvaient la place prise par les dogmes de la physique, elles ne pourraient plus s’y faire jour. L’esprit alors habitué à se contenter de notions grossières en refuserait de meilleures.

En apprenant le latin à un enfant, on lui apprend à être juge, avocat, homme d’état.

L’histoire de Rome, même celle de ses conquêtes, enseigne à la jeunesse la fermeté, la justice, la modération, l’amour de la patrie.

Les vertus de ses généraux étaient encore des vertus magistrales, et, sur leur tribunal militaire, ils n’avaient point une autre contenance que sur la chaise curule. Les actions et les mots, les discours et les exemples, tout concourt, dans les livres latins, à former des hommes publics. Ces livres suffiraient pour apprendre au magistrat, qui connaîtrait l’histoire et la position de son pays, quels sont ses devoirs et quels doivent être ses mœurs, ses talents et ses travaux. C’est ce que savait fort bien