Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/101

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peut l’avoir et l’autre ne l’avoir pas. Ainsi Homère, Euripide, Ménandre l’avaient plus qu’Hésiode et que Sophocle ; Cicéron plus que Démosthène ; Tite-Live beaucoup plus que Tacite ; l’Arioste que le Tasse ; Quinault même que Racine ; et Eschyle, le Dante, La Bruyère moins que Fénelon et que J-J Rousseau.

Voltaire lui-même ne l’avait pas du tout.

Le beau est plus utile à l’art ; mais le sublime est plus utile aux mœurs, parce qu’il élève les esprits.

Il y a deux manières d’être sublime : par les idées, ou par les sentiments. Dans le second état, on a des paroles de feu qui pénètrent, qui entraînent. Dans le premier, on n’a que des paroles de lumière, qui échauffent peu, mais qui ravissent.

L’eau qui tombe du ciel est plus féconde.

Souvent on ne peut éviter de passer par le