Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/117

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ombres, et avec des beautés qu’il faut figurer les défauts.

L’esprit conçoit avec douleur ; mais il enfante avec délices.

Trois choses sont nécessaires pour faire un bon livre : le talent, l’art et le métier, c’est-à-dire, la nature, l’industrie et l’habitude.

Un ouvrage gai peut être l’œuvre de plusieurs, et non un ouvrage grave, parce que la gravité a besoin d’uniformité et d’harmonie, tandis que la gaîté se compose de saillies et de discordances.

On doit, en écrivant, songer que les lettrés sont là ; mais ce n’est pas à eux qu’il faut parler.

Dans la pure région de l’art, il faut éclairer son sujet avec un rayon de lumière unique et partant d’un seul point.