Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/118

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Par la nature de notre goût, par les qualités nécessaires à un sujet vrai ou feint, pour plaire à l’imagination et pour intéresser le cœur, enfin, par la condition donnée et l’immutabilité de la nature humaine, il est peu de sujets épiques, peu de tragiques, peu de comiques, et, par nos combinaisons pour en créer de nouveaux, nous tentons souvent l’impossible.

L’utilité ou l’inutilité essentielle de nos pensées est le seul principe constant de leur gloire ou de leur oubli.

Il ne faut qu’un sujet à un livre ordinaire ; mais pour un bel ouvrage, il faut un germe qui se développe de lui-même dans l’esprit comme une plante. Il n’y a de beaux ouvrages que ceux qui ont été longtemps, sinon travaillés, du moins rêvés.

Pour faire un grand ouvrage, il faut avoir