Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/146

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ni d’aussi heureuses directions. Il est des siècles où règne une température qui lui est plus favorable et lui fait produire de plus beaux fruits.

Il faut entrer dans les idées des autres, si l’on veut retirer quelque profit des conversations et des livres. Quand il y a, dans un ouvrage dogmatique, des clartés qui pourront nous plaire, il importe de souffrir les obscurités préliminaires qui pourraient nous rebuter.

Il faut se faire un lointain, se créer une perspective, se choisir un point de vue, quand on veut juger d’un ouvrage, même d’un ouvrage d’esprit, d’un mot, d’un livre, d’un discours.

En littérature, et dans les jugements établis sur les auteurs, il y a plus d’opinions convenues que de vérités. Que de livres, dont la réputation est faite, ne l’obtiendraient pas, si elle était à faire !