Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/174

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Dans le style de Bossuet, la franchise et la bonhomie gauloises se font sentir avec grandeur.

Il est pompeux et sublime, populaire et presque naïf.

Voltaire est clair comme de l’eau, et Bossuet comme le vin ; mais c’est assez : il nourrit et il fortifie.

Bossuet emploie tous nos idiomes, comme Homère employait tous les dialectes. Le langage des rois, des politiques et des guerriers ; celui du peuple et du savant, du village et de l’école, du sanctuaire et du barreau ; le vieux et le nouveau, le trivial et le pompeux, le sourd et le sonore : tout lui sert ; et de tout cela il fait un style simple, grave, majestueux.

Ses idées sont, comme ses mots, variées, communes et sublimes. Tous les temps et toutes les doctrines lui étaient sans cesse présents, comme toutes les choses et tous les mots. C’était moins un homme qu’une nature humaine, avec la tempérance d’un saint, la