Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/175

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justice d’un évêque, la prudence d’un docteur et la force d’un grand esprit.

Fénelon habite les vallons et la mi-côte ; Bossuet, les hauteurs et les derniers sommets.

L’un a la voix de la sagesse, et l’autre en a l’autorité ; l’un en inspire le goût ; mais l’autre la fait aimer avec ardeur, avec force, et en impose la nécessité.

Fénelon sait prier, mais il ne sait pas instruire. C’est un philosophe presque divin et un théologien presque ignorant.

M De Beausset dit de Fénelon : « il aimait « plus les hommes qu’il ne les connaissait. » ce mot est charmant ; il est impossible de louer avec plus d’esprit ce qu’on blâme, ou de mieux louer en blâmant.

Fénelon laisse plus souvent tomber sa pensée qu’il ne la termine. Rien en lui n’est assez moulé. Le style du Télémaque ressemble à celui