Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/207

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mais il ne pénètre pas plus avant. Dans son discours préliminaire, il brode des obscurités, et couvre de ses filigranes la simplicité des questions qu’il soulève. En admettant comme solides les abstractions de Condillac, il a pris un brouillard pour une terre.

Rivarol avait plus d’urbanité que Voltaire.

Celui-ci pensait au public, tandis que l’autre ne pensait qu’aux délicats. On peut dire qu’il avait, en littérature, plus de volupté que d’ambition.

Il n’y a pas, dans les écrits de Rivarol, une grande fermeté de pensées, mais il y a une grande fermeté de diction. Son goût et son imagination, en le retenant dans les limites de ce qui peut plaire, sauvaient son esprit de bien des écarts. Aussi son expression est-elle ordinairement meilleure et plus saine que ses opinions.

Le système de Bernardin De Saint-Pierre n’est qu’un épicuréisme extatique, une morale