Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

240 est a ma niece, deux estampes qui sont in moi, et la I moitie d’un pain de sucre que nous consommons en — I ' commun. Venez jouir de ces trésors; je puis en disp0S¢r en maitre , et vous les oB`re de bon ccnur. I Paurais bien voulu vous proeurer, dans mon voisi- ` nage , une cabane au pied d’un arbre , et j’ai tout tente pour cela , jusqu’a me résoudre a en acheter une , moi _ qui hais la propriété; je n’ai pas pu y parvenir. Je serai réduit a vous loger dans une chaumiere au I pied d’un mur. Cela n’est pas bien magnitique; mais ` ° fussions-nous deja bien surs de disposer de ce taudisl C’est encore ce que le pays a de meilleur en ce moment. On s’y bat pour le moindre trou , tant les logements y I sont rares. Fontanes n’a qu’a se presser; s’il attend , nous n’aurons plus rien. Cette chaumiere , au pied d’un mur, est une maison de cure au pied d’un pout. Vous y auriez notre riviere sous les yeux , notre plaine devant I vos pas , nos vignobles en perspective , et un bon quart de notre ciel sur votre tete. Cela est assez attrayant. Une cour, un petit jardin dont la porte ouvre sur la campagne , des voisins qu’on ne voit jamais , toute une ville a l’autre bord, des bateaux entre les deux rives et un isolement commode , tout cela est d’assez grand prix; mais aussi vous le paieriez : le site vaut mieux que le lieu. Le lieu n’est qu’une habitation ou l’on ne se mouille- rait pas , ou l’on ne gelerait pas , ou l’on pourrait méme dormir, sans s’entasser dans un seul lit; mais on n’y aurait pas non plus des appartements bien complets. Votre mere aurait une alcove , un cabinet et de la vue; vous auriez une grande chambre; le bon parent une a Digiiized by GOOg[€