Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/266

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258 ` Autrefois, quand je la rencontrais dans sa société, il me semhlait toujours voir une violette sous un huisson. De- puis, le destin a marché sur elle; ses douleurs l’ont | foulée aux pieds , et ses feuilles la cachent aux yeux. Vous le voyez , Madame, cette maison est penplée de i cceurs qui sont d’accord avec le mien , et qui sont tout I remplis de vous. I P. S. Je vous prie de dire a madame de Beaumont · que , dans tout ce que je vous donne , sa part d’ainesse i ·est prélevée. Elle a, sur mes prédilections , un droit que _ i rien au monde ne peut lui dter, pas méme l‘ennui que pourrait lni causer Platon. - XV. Villeneuve-sur-Yonne, mai 1797. A madame dc Beaumont, d Theil. Vos lettres m’ont fait un grand plaisir. Il y regne une liherté d’csprit et d’imagination qui plait et qui ras- sure sur votre bonheur. Pour étre heureuse et rendre les autres heureux , vous n’avez qu’a laisser faire a la na- ture , et consentir a étre vous. Nous n’avons pas a nous plaindre ici. Alcxandrine ! est guérie , ct descendra demain au salon; ma femme va son train ordinaire; l’abbé est parti hier pour aller diner aujourd’hui , a trois lieues d’ici , chez un confrere ou il · soupconne quelque pate; Victor n’a d’autre emharras dans la vie que l’incertitude ou il est , depuis une heure , de savoir si certain animal qu’il m’a montré dans la Maison rustique , et que je lui ai dit étre un renard , est un renard cn elfet, ou ne serait pas une fouine; car vous _ lui avez dit que c’était une fouine, a ce qu’il m’a avoué n Digiiizeu by Gccglc