Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/267

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259 un pen trop tard pour son repos. Vous voyez qu’il se souvient de vous ct de vos dires. Pour moi, je suis cn- foncé dans Aristote. Apres avoir achevé ses Morales , me voila jeté a corps perdu dans ses Métapbysiqucs; il faudra le lire tout entier. Il me tuera; mais je nc puis plus m’en défendre. Ne vendez pas votre Voltaire af Sens; vous n’en auricz rien. Je vous entirerai un meilleur parti a Paris. Quant a moi, je vous en remercie. Dieu me préserve d’avoir ja- mais en ma possession un Voltaire tout entier! Si vous aimez mieux voir madame de Stael ici qu’a Sens , votre cbambre verte est a votre service. Je serai , _ je crois , assez fort pour ne pas céder au désir de la voir, et pour fuir le danger de Pentendre; ainsi , consultez votre commodité. ` Soignez-vous bien; portez—vous bien; gardez mes livres , et écrivez~moi. Ma femme vous recommande do vous rendre agréables les derniers jours que vous pas- serez dans votre Tbeil. Si nous étions an printemps, elle oonsentirait , dit-elle , volontiers, a vous y aller soigner en famille, pendant une quinzaine de jours. Passer quinze jours hors de son ménagel j’ai trouvé cela tres- galant de sa part. Mais vous faites ici des miracles. Bonjour. P. S. Ayez soin de faire resserrer la gourmette du petit cheval , et vous en ferez un mouton. L’art de tom- ber , dont vous- étes douée , a son mérite assurément; J mais ii y aurait quelque avantage d’obliger vos gens a mettre en pratique Part dc bridcr. Digiiizeo by Gccgle l