Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1 I ~ 275 l Bonaparte , d’autre esprit que le sien, et dans les een- ` seils qu’un petit nombre d’bommes senses, j’espererais des temps meilleurs; je croirais meme-que nous y sommes arrives; mais avec une pareille cohue d’avis et de talents divers, je suis fortement persuade que nous allons chan- ger d’epoque , sans changer d’esprit et de sort. Portez-vous mieux ; c'est le seul ebangement que je de- sire en vous. Je laisse la plume a ma bonne compagne, qui va se plaindre de ce qu’il fait froid. XXIII. Montignac , 1800. A madame de Beaumont, ti Paris. Etes-vous bien demariee? Il me reste sur ce point une incertitude qui arrete et tient en suspens tous les mouve- ments de ma joie. Votre acte d’atl'ranchissement est-il dressé, signe, parapbe , expédie? C’est ce que je vous ' prie de nous faire savoir au plus vitc , alin que je prenne un parti : celui d’étre bien content , si vous parvenez en- lin a ne dependre que de vous—meme, et a n’étre appelee que d'un nom qui vous aura toujours appartenu. Ce nom, quel sera—t·iI, a votre avis? Pauline de Mont- morin est bien joli et bientot dit. Mais , dans la societe , nous ne dirons pas Pauline de Montmorin , lorsque nous parlerons de vous. Comment vous appellerons-nous? Je vous declare d’avance et hautement que je nc veux pas de madame de Montmorin : vous auriez l’air de n’etre qu’une de vos parentes , une Montmorin par alliance et par bae . sard, une Montmorin comme une autre. Si done vous re- prenez ce nom que je révere et qui me plait, appelez—vous Digitized by Gccgle