Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

297 Le porc ii s’eugraisser coutera pen de son; on l’en gorge, ct dans peu de jours, il ne sera bon qu’a étre tué. Mais il est amoureux de_vos dents blanches , et ne veut étre mangé que par vous. Venez donc, que nous puissions vous ollrir le mets d’Eumée, les festins du divin ’ poreher ; la premiere graisse et les grillades opimes seront pour vous. Je salue et j’attends avec impatience votre ogre- rie , qui me demandait d’un ton a faire trembler les eta- bles : a Et le cochonl est-ce qu’il vivra tonjours? » Vous aviez la iievre canine , apparcmment , en parlant d’une voix si forte, et avec cette impatience d’aiTamé. Je sou- haite qu’il vous soit resté quelque pointe de cet eliroyable ` appétit. Mais on est puni par ou l’on peche : vous vouliez dévorer, et l’on vous a mordu; vous savez bien? le Jour- nal de Paris. Je suis faché pourtant que vous l’ayez su , et que vous l’ayez senti. Cela n’en valait pas la peine. ` Vous devriez ne lire aucun journal, tant que vous serez en travail. Pour Dieu, fermez a tous ces vents fol liculai- res, les fenetres de votre téte, ou ils souffleront votre chan- . delle. Elle se rallumera d’elle—méme avec le temps, il est vrai, mais ce sera du temps perdu, et du bon ouvrage de moins. Portez-vous bien et achevez. Vous corrigerez it la fin. . XXX. Paris , wjuillet 1803. A M. Molé. _ Envoyez-moi, je vous en supplie, vos manuscrits aViI- . leneuve. La je serai tout a vous; je vous lirai avec toute mon attention, et pourrai vous juger avec une sévérité Digiiized by Gccgle