Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/346

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 factions de la vanité , ni un autre plaisir qu’eux-memes I

I dans les seconds. Mais vous ne l’avez tous connue que I malade, et vous ne pouveir pas savoir oela comme moi. I Nous nous étions liés dans un temps ou nous étions tous I les deux bien pres d’étre parfaits, de sorts qu’il se mélait I I a notre amitié quelque chose de ce qui rend si délicieux H tout ce qui rappelle Yenfance, je veux dire le souvenir de I I l’innocencc. Vous rencontrerez dans le monde beaucoup I { de femmes d’esprit, mais peu qui, comme elle, uient du

 mérite pour en jouir, et non pour l’étaler. Ses amis disaient I
 qu’elle avait une mauvaise tete; cela peut étre ; mais aussi

Z I elle en avait une excellente, et que nous ne trouverons pas i it remplacer vous et moi. Elle était, pour les choses intel-

 lectuelles, ce que madame de Vintimille est pour les cho-

I ses morales. L’une est excellente A wnsulter sur les ac- E tions, l’autre l’était a consulter sur les idées. N’en ayant I point de propres et de tres-fixes, elle entrait dans toutes celles qu’on pouvait lui présenter. Elle en jugeait bien , et l’on pouvait compter que tout ce qui l’avait charmée etait exquis, sinon pour le public, au moins pour les par- faits. Je suis trop avancé dans la vie, trop muri par la maladie, pour pouvoir cspérer ni prétendre aucun dédom- magement. Toutefois, je dois vous dire que, sans de tels empéchements, la Providence, en vous placant, pour ainsi dire, devant mes pas, quand j’éprouvais de telles pertes, m’aurait paru vouloir les adoucir et m’en consoler autant que possible. Je lui rends grace; mais laissez—moi me bor- » nera protiter de ce bienfait, quand l’occasion s’en présen— tera, sans aspirer a vous lier par aucuue espece de chaines . ` Adieu, adieu, je n’en- puis plus. I Digiiizes by Gccgle