Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/375

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1 367 5 lan, ou d’abord il se felicite d’etre arrive exactement huit i jours apres son depart dc Paris, et A la meme heure , et oii ensuite il ne dit et ne fait probablement que des choses sensees. Il m’apprend, entre autres, qu’il a determine sa femme A revenir, aussitot apres son depart; il m’annouce que nous la verrons dans un mois, et que nous pourrons l’emmener avec nous A Villeneuve, au commencement de septembre, ce qui me fait grand plaisir. Du reste, il parait, quoiqu’il n’en disc rien , que la poudre, et peut-etre les armes, ayant manifeste leur exi- stence et leur voisiuage A madame de Chateaubriand, elle les A fait jeter dans le Rhone; car son mari, qui aurait surement employe son sejour A Milan A les fourbir, s’il les avait encore eues A sa disposition, ne s’est occupe qu ’A m’ecrire une longue lettre, et A regretter ses amis. A Il est prét A pleurer, » dit—il, ii quand il songe qu’il ne pourra << pas avoir de nos nouvelles. » Il reconnait ii qu’on est it bien insense et meme bien coupable de s’eloigner aussi ii volontairement de ceux qu’on aime et dont on est aime. . .; << et pourquoi? » ajoute-t-il, ti pour aller oi1‘?.... Il n’en << sait rien. » Enfin il se montre lA ce qu’il est si souvent, lc meilleur et le plus aimable enfant du monde : d’oi1 je ' conclus qu’il etait desarme. J ’attends A tout moment une lettre de lui, pour m’an- noncer son arrivee A Trieste, et je m’etais promis de vous donner alors le journal complet de son voyage jusqu’au port; mais, puisque vous étes si pressee, je ne veux plus attendre, et, A mon ordinaire, je vous apprends ce que j’ai su. Tout est exact dans mes recits. Si vous doutez de ce que je n’ai pu savoir, ni par lui ni par moi, je vous cite- rai mes autorites sur tout cela, et certes vous les trouverez, comme on dit, irréfragablcs.