Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/395

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l 387 . des obscurités dans la téte. Pour dissiper tout cela, il faudrait des clartés; il faudrait traiter le sujet un peu a fond , quoique légerement , et discuter ses notes. Voulez—vous courir les risques d’attendre encore quel- ques jours , et me donner cette semaine? Je pourrais vous envoyer, des aujourd’bui, les notes et le mémoire que vous renverriez sur-le·champ au cham- _ bellan, en lui faisant dire que vous aurez l’honneur d’é- crire au roi. ll est stir qu’en prenant ce parti , vous ré- pondriez plus tard, mais vous répondriez mieux et plus completement. Vous étes un oracle qu’on consulte, et non pas un bel esprit avec Iequel on correspond. Je sais gre it cet in-folio de ne m’avoir pas occupé de Iui , un seul instant, hors de mes écritures , ce qui est un grand soulagement , et ne m’est pas ordinaire. Mais ces maudites écritures , ces extraits et ces notes ont eu besoin d’un travail mécanique assez pénible , et m’ont fait rester deux fois au lit , jusqo’a quatre heures du soir, en tenant mes yeux collés, tantot sur le mémoire, tantot sur mon papier. Je serais faché de ne pas aller jusqu’au bout. Cela me sert d’ailIeurs a me fouiller moi—méme, en passant , et on est toujours bien aise de savoir ce qu’on porte en soi. Voyez, décidez. Je puis , avec un troncon de plume, expédier précipitamment ce qui me reste; mais je m’é— puiserai, et je gaterai tout. Si vous pouvez attendre aux fétes , j’irai a Issy, je me baignerai , je tcrminerai sans fatigue et en m’amusant. Votre roi sera mieux servi , et vous iinirez par étre plus content de lui , de vous et °de moi. J ‘attends votre decision. Digiiized by Gccgle