Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/405

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397 ¤ ces. » llsgemissent de l’état de leur pays a cet égard: a Les études des mathématiques , de la physique , de ¤ l’histoire naturelle, y sont bcaucoup trop négligées. Les e auditoires oi1l’on enseigne ces sciences sont peu fre- ¤ quentés, dans quelques endroits meme, a peu pres dé- cr serts. » Ils en rougissent, et ce n’est pas la , » disent- ils, rr ce qu’exige l’état actuel des lumieres et de la socié- ¤ té. » Pour se mettre donc au niveau de cet état actuel des lumieres et de la société, grand cheval de bataille de ceux qui, ne trouvant jamais leurs raisons dans le dedans , des choses, parce qu’ils out l’esprit peu pénétraut, les cherchent toujours au dehors, parce qu’enfin ils ont des yeux, ils sonhaitent qu’on enseigne tout a la jeunesse, meme a l’enfance, pour la rendre propre a tout savoir. Ils ont, a ce propos, un singulier principe. Ils recon- naissent que les enfants sont peu capables d’attention; mais ils prétendent qu’en faisant succéder perpétuelle- ment une étude a une autre, on pourra occuper conti- nuellement leur esprit, sans le fatiguer. C’est dire qu’un arc toujours tendu se reposera, si le tireur change de but. La comparaison est de l’éo0le; mais nous parlons des écoliers. Les professeurs se trompent. L’esprit des maitres, qui est robuste et exercé, peut se délasser, en elfet, par un changement d’attention et d’occupations; mais celui des enfants, leger et tendre, ne peut se reposer et se réparer que par des mouvements, des jeux, des distractions et des dissipations. Il pourrait se faire, cependant, qu’a force d’exercice, on donnat a l’esprit d’un enfant plus d’étendue et d’ap- titudes que sa nature ne le comporte, mais on ne gagne- rait, a ce jeu de l’art, qu’une vaine apparence, et qu’une Digiiized by Gccgle ' ' Q