Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/432

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qu`ils s’ecartent,’ et aux électeurs, afin qu’ils y pensent, que vous voulez etre de l’Institut.

ll faut y songer, A cet Institut. Ses portes menent au · 1 delA de lui , A droite et A gauche. Vous etes fait pour y i etre , et il y faut entrer.

VoilA enfin Dussault qui vous trouve un plus grand poete qu’Esménard. Cela est incontestable , et cela est fort et decisif pour beaucoup de gens qui le croiront de- puis qu’on l’a dit hautement, mais qui n’auraient pas eu l’esprit ou le courage de le penser tout seuls.

Il faudrait, comme je l’ai dit A M. Quatremere , brocher quelques-unes des réilexions dont vous avez seme votre cours de littérature , rendre ce ramas susceptible d’un titre, en former un petit volume, publier cela A propos , et vous presenter pour la premiere place vacante. i Si vous n’avez pas celle-IA, vous aurez l’autre, et lcs premiers pas, les pas importants seront faits.

Je n’ai pas lu votre seconde edition; mais je suis reste pour l’éternite si content de la premiere, que vous ne perdrez rien A cette negligence, qui a eu pour cause, non pas certcs mes occupations (car je ne fais rien du tout depuis six mois), mais un certain noncbaloir d’ame ct d’esprit qui m’est prescrit comme regime par les mede— cins, et impose comme un besoin insurmontable par la nature; j’en gemis, j’en ai honte, et j’en ai meme des remords; mais je ne puis le desavouer. Peu d’hommes ont vecu plus inutiles A eux-memes et aux autres depuis le mois de janvier, et peu se sentiraient plus disposes A continuer, si je cedais au poison froid de l’habitude. J’éprouve que rien n’augmente autant le decouragement que l’oisiveté. Je sors un moment de la mienne pour vous. Venez, je me ranimerai pour vous echauller. Portez-vous bien.