Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/64

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vers celle du lecteur, par une sorte d’attraction que leur imprima l’habitude.

Jamais les mots ne manquent aux idées ; ce sont les idées qui manquent aux mots. Dès que l’idée en est venue à son dernier degré de perfection, le mot éclot, se présente et la revêt.

Rejeter une expression qui ne blesse ni le son, ni le sens, ni le bon goût, ni la clarté, est un purisme ridicule, une pusillanimité.

Quand on se contente de comprendre à demi, on se contente aussi d’exprimer à demi, et alors on écrit facilement.

Il est des écrits et des sortes de style où les mots sont placés pour être comptés. Il en est d’autres où ils ne doivent être pris qu’au tas, au poids, et, pour ainsi dire, en sacs.

Les meilleurs temps littéraires ont toujours