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fut longue à venir ; il ne put qu’en entrevoir l’aurore, mais l’on peut dire aujourd’hui que dans cette mémorable querelle il a triomphé de toutes les critiques.

Il voyagea pour étudier les polypiers de la craie, dirigea un journal scientifique, qu’il rédigeait d’ailleurs complètement, et publia un ouvrage charmant trop peu connu et presque introuvable : Promenades d’un naturaliste.

Il inventa à cette époque un appareil d’éclairage pour les microscopes ; on a désigné cet appareil pendant de longues années sous le nom fï éclairage Dujardin, C’était un immense progrés auquel sont dues bien des découvertes ; ce n’est que récemment qu’il a été remplacé par les condenseurs perfectionnés, qui d’ailleurs en dérivent. C’est à ce moment que Dujardin fut nommé Professeur de Chimie à la Faculté des Sciences de Grenoble, puis, quelques mois plus tard, Professeur de Géologie et Minéralogie à la Faculté des Sciences de Toulouse. C’est là que le ministre, voulant donner à la nouvelle Faculté de Rennes un Doyen ayant déjà une notoriété scientifique, le prit en septembre 1840.

Très peu de temps après son arrivée à Rennes, il publia son Histoire naturelle des Infusoires qui marque une date en Zoologie (1840-41). Elle fut bientôt suivie de son Manuel de l’observateur au microscope (1842) ; cet ouvrage modeste est le prototype de tous ceux qui, en France et à l’étranger, ont, après Dujardin, cherché à initier les naturalistes débutants aux mystères des infiniment petits. Ce petit livre sans prétentions est, du premier coup, un chef-d’œuvre.

Cependant Dujardin, absorbé par ses travaux, avait résigné à la fin de 1842 ses fonctions de Doyen. Il donna alors une vive impulsion à ses recherches et fit de belles découvertes sur les Vers parasites. Il publia en 1844 son Histoire culturelle des Helminthes et découvrit chez plusieurs d’entre eux des faits de migrations larvaires qui depuis ont été constatés chez de nombreux parasites.

Faute de pouvoir en donner une énumération complète, bornons-nous à citer simplement ses études sur les formes larvaires des Porcellana et sur la reproduction des Acalèpbes, qui fut une des bases de la théorie des générations alternantes ; il démontra l’inanité de la prétendue