Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/80

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de bataille ou au poteau de Satory, ce Calvaire de la Révolution du 18 mars. D’autres enfin expieront, dans les prisons, à l’île des Pins, à la presqu’île Ducos, au bagne, leur dévoûment à la cause révolutionnaire. La Commune, qui comptait soixante-dix membres, laissera trente des siens tués, blessés ou prisonniers entre les mains de ses vainqueurs.

Qu’importent donc les injures, les calomnies, les ignobles accusations de la réaction. Qu’importent les réquisitoires mensongers d’un Gaveau.

Tous les soldats du 18 mars, chacun au poste que lui assignaient ses facultés, ont dignement servi et défendu ce drapeau de la Commune de Paris, qui deviendra un jour le drapeau de l’humanité.



Dans cette journée du jeudi, Delescluze avait visité les barricades de la Bastille et du XIe arrondissement. L’heure de la chute approchait. Malgré leur héroïsme, les fédérés ne pouvaient retarder que de quelques heures la victoire d’un ennemi nombreux et formidablement armé pour triompher de la résistance qu’on lui opposait.

La Commune avait perdu quarante mille de ses défenseurs tués, blessés et prisonniers. Quinze arrondissements étaient occupés par une armée de