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ANNÉE 1886


Montpellier, 30 novembre 1886[1].


Mardi. — C’est maman qui m’a forcée à faire mon journal, car moi, je n’en avais pas du tout envie ; c’est maman qui m’a acheté mon cahier, en sorte que cela m’amuse réellement.

Ce matin, quand je me suis levée, il me restait encore à préparer mes exercices de grammaire et à repasser mes leçons. J’ai eu le temps de le faire quelque temps. Avant déjeuner, je suis descendue me coiffer ou du moins me faire coiffer par maman. Ensuite, quand je suis remontée, ça a été la suite d’une discussion commencée hier à propos de longitude et de latitude. Nous avons fini par voir que nous étions tous d’accord, sauf tante Alice.

J’ai lu, dans les « Veillées du Château »[2], Delphine ou l’heureuse guérison, mais je ne l’ai pas encore fini ; puis, nous sommes allés déjeuner ; après, maman m’a fait sortir avec Fernande acheter mon cahier et acheter une lampe qui nous éclaire en ce mpment et même qui nous joue de très vilains tours. Enfin, nous sommes arrivées au cours ; nous nous sommes rencontrées

  1. Marie se trouvait alors avec sa mère, sa tante et ses cousines Corrard, chez son oncle Lionel Dauriac, professeur de philosophie à l'Université de Montpellier. Pour toute information biographique et toutes précisions complémentaires se reporter au bel ouvrage de Mlle Suzanne Lavaud : Marie Lenéru, sa vie, son journal, son théâtre. Thèse de doctorat soutenue en Sorbonne. Ed. S. F. E. L. T. Malfère, 1932.
  2. De Mme de Genlis.