Page:Journal (Lenéru, 1945).pdf/16

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
16
JOURNAL DE MARIE LENÉRU

Henriette, Fernande, Carle et moi. Je n’ai pas été bien attentive, mais enfin, ça n’a pas trop mal été.

Dans la journée, nous avons été d’abord au palais des délices, acheter notre goûter, puis nous sommes partis pour le Lez et avons mangé notre goûter en route. J’ai pris un jésuite et un gâteau qui a à peu près la forme de ce qui est dans la marge : le rond du milieu est un peu en saillie et c’est la pâte à madeleine, en dur. En rentrant, nous sommes allés chez Augustine, puis nous avons rallié notre maison. Le soir, maman m’a mis des bottes, c’est archi désagréable.

Ce matin, Monsieur Guibal est venu ; il a déclaré mon poignet guéri. Quelle chance! Demain, je donnerai des détails sur mon mal d’os.

Les notes de mon cours ont été très bonnes : histoire 9, conduite 10. En rentrant, nous sommes allées acheter les étrennes d’Henriette que maman lui donne; c’est une ravissante sacoche de voyage pour mettre à la taille: elle sera folle ! Pendant tout le temps de la route, nous avons joué aux ressemblances. Il s’en est trouvé une entre Fernande et le ciel ; c’est que le ciel est grand et que Fernande est grande pour son âge. Quant à ma journée morale elle n’a pas été trop mauvaise, à part que j’ai dit à maman que j’avais lu mes sciences, et ce n‘est pas.

Mardi 7 décembre.

Tonton 1 n’est décidément pas au tableau; il est vrai que c’eût été trpp beau n’ayant pas fait ses deux ans de commandement ; mais ce qu’il y a de pis, c’est que Monsieur Poidloue qui a passé je ne sais combien d’années au Tonkin n’y a pas été mis. Ce matin. je n’ai pas bien fait ma prière du tout ; du reste, le matin, je ne la fais pas trop bien; je crois que c’est parce que je n’ai pas tant peur de mourir que le soir. Après m’être habillée je suis montée travailler dans le bureau; je n’ai pas trop mal appris mes leçons.

Jeanne est venue nous conduire au cours avec les petits ;

ï. Son oncle Albert Corrard.