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ANNÉE 1900

|. cité ANNÉE 1900 2II

La vérité est qu’il y a de très fortes raisons de croire, Le catholicisme est un système de grande valeur, aussi bien que de grande séduction et les mondains ne sont pas de force à en douter, ils n’ont pas encore vu les vraies difficultés, elles sont métaphysiques, scientifiques, exégétiques, nullement sentimen- tales el, de sens commun.

Le catholicisme ne perd pas un instant le bon sens et encore moins la raison. Il est très rationnel, puisqu’il faut être Carté- sien pour y croire, mais nous naissons tous cartésiens.

IT mai.

Les lettres de Renan à sa sœur, si elles n’étaient pas de lui, ce serait bien ennuyeux. Il a beau dire, ce n’est pas Saint-Sul- pice qui lui a appris à écrire, Il est impossible de tomber sur des lettres plus séminaristes ! Quand il parle à Henriette de projets d’avenir et de réunions : « Tu en étais toujours partie inté- grante ! » Quand on sort du xvirre siècle et du prince de Ligne ! Et comme ces malheureux devaient s’ennuyer mutuel. lement. Henriette n’a pas un récit de Pologne. Ils se répètent. à satiété.

Il est intéressant de rapprocher les impressions de séminaire : de celles de Lacordaire : « Vous ne savez pas un de mes enchan- tements, c’est de recommencer une jeunesse, Je me plais à me faire aimer, à conserver, dans un séminaire, quelque chose de l’aménité du monde, » Ceci est Lacordaire, bien entendu. Il faut charmer pour être charmé. $

3 Mai.

Aujourd’hui j’ai vu la surface de l’eau, l’horizontalité de la rade. Le château reprend son air de pierre, c’est comme si le tact était rendu à mes yeux.

Je croyais si bien me souvenir ! En dix ans, j’ai tout oublié…