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ANNÉE 1902

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mon cahier, la musique répétait le chœur de Roland à l’avant de la batterie Montjoye et Charlemagne !

Roncevaux, vallon sombre, Prête ton ombre À leurs tombeaux.

« Toutefois je n’ai pas quitté la terre espagnole. Ici, comme au val célèbre, le pavillon jaune à bandes rouges se déploie. »

18 octobre,

Conune on devrait toujours écrirel Qu’aurais-je de mon père sans son journal d’aspirant ? Eh bien ! il est charmant son journal. Moi qui aurais été si volée, et peut-être si éloignée, si je ne l’avais pas trouvé suffisamment intelligent, je suis charmée, attirée et navrée.

On reste toujours un peu étrangère à soi-même quand on n’a pas connu son père.

Et puis moi, j’étais plutôt wne fille de père qu’une fille de mère. J’ai besoin d’orgueil dans mes sentiments, non pour m’enorgueillir mais pour me passionner.

Comme il était sympathique et d’originalité éveillée sous cette pureté de langage de petit Parisien qui me déroute un peu.

D’abord le marin prend ses notes. « Vers dix heures les vents ont sauté au N.-O. C’est la renverse habituelle. Nous sommes en route au S.-O. avec le grand hunier et le petit hunier au bas ris, filant 2 nœuds. Pourquoi ne pas faire de toile ? Cela peut s’expliquer en pensant que la mer étant encore très grosse, une grande vitesse donnée au bâtiment fatiguerait celui-ci. C’est une raison à défaut d’autres. Encore une question : le point n’est écrit nulle part bien qu’il soit près de 3 heures. Pourquoi ? »

Après une manœuvre difficile.