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ANNÉE 1887

sucrier et puis une espèce de grand saladier pour mettre les fruits et tout cela est intact. Je trouve Mathilde plus gentille depuis quelques jours ; aujourd’hui, je dois lui apporter la Petite Duchesse ; hier, elle me l’a demandé.

Nous nous amusons beaucoup sur le Cours avec les bancs, nous installons des chevaux. C’est excessivement commode et amusant, il ne nous manque que les rênes, mais ce n’est pas grand’chose, car on les fait très bien avec un bout de ficelle.

Dimanche 17 juillet.

C’est aujourd’hui la fête de N.-D. du Mont-Carmel ; hier, je suis allée me confesser ne comptant pas du tout communier aujourd’hui, mais M. le Curé m’a dit que je ferais bien de le faire, et j’ai donc communié ce matin ; je m’y suis préparée le mieux possible naturellement. Cependant, je trouve que je n’aime pas assez N.-S. Jésus-Christ, pourtant je l’aime beaucoup, beaucoup. Mais à mesure que je grandirai, je connaîtrai mieux le bon Dieu, et je l’aimerai mieux.

Je suis très contente parce que mardi, nous devons aller passer la journée à Kergleuz et y rester dîner ; je m’amuserai bien. Malheureusement, Anne-Marie D. n’y sera pas ; mais c’est égal, je ne risquerai pas de m’ennuyer ; j’espère aussi que M. Burle sera mieux, car alors tout le monde sera plus gai. M. et Mme Caubet ne vont pas tarder à partir et je crois que c’est pour cela que nous allons à Kergleuz. Quoique ce ne soit pas une très jolie campagne, je l’aime beaucoup et pendant ma rougeole, je ne faisais qu’en parler ; et puis, on va jouer chez Mme de la Porte où il y a une balançoire et où l’on peut se faire des maisons.

Mardi 26 juillet.

Voilà bien des jours que je n’ai fait mon journal, et absolument par pure paresse, car j’en avais bien le temps et encore aujourd’hui, si je le fais, c’est, parce que maman m’y a forcée ;