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ANNÉE 1887

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mais ce que je voudrais et que je désire ardemment, c’est d’al- ler dans les ambulances.

Vendredi 30 septembre.

Maintenant que voici la saison des catéchismes recommencée je tiens absolument à faire bien régulièrement mon journal, car non seulement je serai contente deretrouver ces détails pieux plus tard, mais ils pourront peut-être intéresser Fernande qui n’a pas comme moi le bonheur de suivre la Persévérance.

C’est cette année qu’Andrée Lefèvre fait sa première com- munion, nous ne sommes donc pas seules au catéchisme. Hier, j’étais entre Henriette et elle, car comme il n’y avait pas de bancs à la sacristie, Les troisièmes et les suivantes étaient dans l’église ; pour le premier jeudi tout le monde est réuni. Du reste, cela n’a pas d’importance, puisqu’on ne fait que don- ner les places, prendre les noms et faire les recommandations, C’est M. Kerloëguen qui a parlé. Il nous a dit d’être bien atten- tives et bien pieuses à l’église, puis nous avons fait une petite prière pour que l’année du catéchisme soit bien bonne. Je me suis assez bien tenue, seulement j’ai un peu ri pendant les cantiques, car nous nous trompions presque tout le temps.

(Je trouve que j’ai beaucoup de mérite car pendant que je fais mon journal, Henriette apprend son credo en latin, tout haut, et que je lui dis ce qu’il faut dire sans m’impatienter. J’en ai pourtant bien envie.)

J’irai demain avec maman et Henriette me confesser. Ça m’ennuie même un peu, parce que hier, nous nous sommes un peu moquées du petit D. Pas précisément moqué, car Louise Gouzien dit même que nous n’avons pas commis de péché, mais c’est égal, j’aime mieux m’accuser. Je viens de faire mon examen de conscience et je suis désolée de voir que je retombe toujours dans les mêmes fautes ; il est vrai que je les fais bien moins grandes ; par exemple quand je mens, c’est en exagéra- tion ou en enjolivant un fait et ainsi pour tout. Mais ce qu’il faudrait, c’est m’en corriger complètement. Eh bien, je ne