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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

désespère pas, surtout si je fais tous les jours un peu de lecture religieuse. Je voudrais bien que ce que disait un saint prêtre fût vrai : « Je réponds du salut d’une enfant qui ferait tous les jours 5 minutes de méditation. »

Gabrielle B. de B. est arrivée mardi ; elle a entrepris de m’apprendre l’anglais ; je ne demande pas mieux. Annie doit être notre professeur de prononciation. Gabrielle voudrait tout faire comme moi : ou que je n’aille pas au catéchisme ou qu’elle y aille, Elle est toujours un peu brusque, mais aussi simple et aussi gentille que lorsqu’elle est partie.

Après-demain, commence le catéchisme de persévérance ; c’est M. Le Gall qui doit prêcher ; il nous l’a dit lui-même hier lorsque nous sommes allées au presbytère pour présenter Hen- riette à ces messieurs. Je ne l’ai pas encore entendu prêcher.

Maintenant je vais terminer mon journal ; d’abord je n’ai plus rien à dire et Henriette s’ennuie.

Samedi 1% octobre.

Comme il n’est que huit heures dix et que je ne me mets au piano qu’à 9 heures, j’ai un peu de temps pour écrire mon journal.

Il fait bien mauvais aujourd’hui, il pleut beaucoup ; je ne désire qu’une chose, c’est que cela continue ; c’est une drôle d’idée, mais voilà pourquoi : comme c’est aujourd’hui que je dois aller me confesser, après, il faudra que je m’observe beaucoup et comme c’est généralement sur la promenade que je fais des péchés, je serais bien contente si la pluie pouvait m’empêcher d’y aller ; demain, je n’aurai rien à craindre, puis- que j’aurai la messe et le catéchisme de persévérance. Pour jeudi prochain, j’ai appris mes leçons, puis j’ai lu la rédaction pour elles. Dans les premières Leçons, cette lecture ne me ser- vira pas beaucoup, maïs alors vers le milieu, je ne pourrai pas m’en passer.

Hier à diner, nous avons causé religion, et Tante m’a expli-