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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

LAS JYLVINNAL LE MINRIL LILI LIL

une lucarne et une cheminée, c’est là que couche Caroline ; une grande chambre où couchent Annette ef Louis ; une chambre grande comme les deux tiers de celle-là, puis la chambre de maman, de Fernande et de moi, la plus grande de toutes, qui, en plus de la fenêtre donnant sur la rade en a une autre don- nant sur les jardins qui couvrent la petite colline au pied de laquelle nous sommes. Cette chambre est la mieux meublée parce qu’elle contient en outre une table, des glaces, une biblio- thèque, un bureau, des tableaux et une panoplie à Mme Picard. À gauche de cette chambre-là, on passe dans un corridor qui donne sur l’escalier qui mène chez la propriétaire et, pour que nous soyons plus chez nous, on a séparé l’escalier du corridor par un paravent. Au bout de ce corridor est la chambre de tonton Albert, un peu plus grande que celle d’Henriette et de Madeleine. Elle n’a qu’une fenêtre, mais elle est aussi bien meublée avec des choses à Mme Picard. Quant à la cuisine, elle est isolée, Elle est au rez-de-chaussée, à gauche de l’escalier ; c’est la seule pièce qui se trouve de ce côté. Elle est de plain- pied avec une petite cour qui la prolonge. Nous habitons dans la maison avec la propriétaire, tante Blanche et tonton Albert d’Auriac, mais au mois d’octobre ils vont habiter l’ancienne propriété de Mme Agnan, alors nous aurons deux de leurs pièces ; l’une sera notre cuisine, l’autre une chambre de bonnes. Mon Dieu, mon Dieu ! Que de bavardages ! Eh bien, tant mieux, cela m’aura fait passer mon temps que j’aurais de la peine à ne pas perdre, parce que je suis seule avec Henriette, Fernande étant allée déjeuner en ville chez son oncle Maingard.

Mardi 21 août.

Personne, Dieu merci, ne déjeune en ville aujourd’hui, aussi sommes-nous tous réunis aujourd’hui, mais malheureuse- ment, il ne fait pas trop beau, et ce vilain temps est cause que je n’ai pas obéi à maman comme on doit obéir, c’est-à-dire promptement et sans humeur. Après déjeuner, je. voulais