Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/111

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les Marabous ; les Bambaras et les autres noirs qui ont traversé l’Afrique, aient descendu le Joliba, traversé les lacs intérieurs, remonté l’une des rivières qui sortent de Gebel-Knmri à l’Ouest, pour redescendre ’ ensuite le bahr-el-Abyad. Dans celte supposition, rien ne parait contraire à la géographie, ni aux lois générales de l’organisation du globe ; au contraire, dans l’opinion qu’on attribue aux noirs (et a tort selon moi) tout est en opposition avec les lois naturelles. Il faudrait supposer un cours de plus de deux mille lieues à un fleuve unique, l’absence d’une grande chaîne longitudinale propre à chaque continent, une pente presque nulle, et ce qui est encore plus inadmissible, un coude à angle aigu* au milieu même du cours de ce prétendu Nil. Une autre considération non moins frappante est celle-ci ; quiconque a étudié le régime des eaux courantes, sait que la pente d’un fleuve va toujours en décroissant de la source a l’embouchure, suivant une certaine loi. Connaissant donc cette pente „ en un point, il est facile d’en conclure qu’elle doit être plus grande au-dessus de ce point, et beaucoup plus encore à la source. Or c’est ce qui arrive pour le Nil. Les Français, ont observé sa pente au Kaire et dans la Thébaïde. Dans les eaux moyennes, au Kaire, la pente du courant est de 7 pouces par lieue ; à Syène plus de trois fois autant : que doit être cette pente à Dongolah, à Sennâr, aux montagnes de la Lune ? Serait-il possible seulement de la calculer à mille lieues plus loin, à moins qu’on n’imagine que dans tout ce vaste espace, le Dialliba, et les eaux qui lui succèdent,