Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/118

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conseils. La morale n’est pas très-neuve et très-amusante , au dix-neuvième siècle : une forme aussi sèche n’est guère propre à la rendre bien séduisante.

Je ne dirai rien de la traduction du Borda, poème arabe à la louange de Mahomet, par M. le baron Silvestre de Sacy ; un tel nom la recommande assez ; et, placé à la tête du travail de M. Garcin, ce ne peut être, de la part de cet illustre professeur, qu’une marque bien précieuse d’estime et d’amitié, pour un de ses plus habiles élèves. Deux historiettes, extraites de XAnwar-Sohaily, terminent agréablement un livre qui commence fort gravement. Avant de finir cet article , nous adresserons à son auteur un petit reproche, dont il pourra faire son profit par la suite. S’attacher, en traduisant, à rendre rigoureusement le sens de son auteur, est certainement la première loi qu’on doive s’imposer en entreprenant un pareil travail ; mais doit-on, cependant, porter le scrupule jusqu’à calquer tellement ses expressions sur les termes de l’original , qu’on n’offre en français que des phrases inintelligibles ? Ne serait-il pas besoin, par exemple, d’une petite note, pour nous apprendre ce que signifie cette phrase : <t Les coings de ce jardin , revêtus de » laine, comme les Sofis qui se lèvent durant la nuit, » et les joues piles, sortaient la tête de la fenêtre » du monastère de la création ? » On en trouve encore quelques autres qui pourraient encourir la même critique. Ces remarques ne peuvent, au reste, affaiblir en rien les justes éloges que mérite l’ouvrage de M. Garcin. Il ne peut, certainement, que con-