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beaucoup d’améliorations à faire dans l’administration du pays, beaucoup d’abus à déraciner, beaucoup de bienfaits à répandre : il ne fut point effrayé du fardeau qu’on lui imposait, et ne balança point à accepter ce poste y qui, en étendant le cercle de son activité, lui permettait de développer tout son zèle pour le bien des hommes.

Bientôt la Nouvelle-Russie ressentit les effets de l’administration paternelle de M. le duc de Richelieu ; et, pour donner une idée générale des progrès rapides que cette contrée fit dans l’espace de tems où il la gouverna, je dirai seulement que sa population, qui ne montait qu’à environ un million d’ames en 1805, s’éleva à plus de deux millions : progression étonnante et que je crois sans exemple. Je craindrais d’être trop long, si je voulais entreprendre de détailler tout ce que M. le duc de Richelieu fit pour le bonheur de ces contrées : je me bornerai donc à quelques faits les plus marquans, et qui les premiers se présenteront à mon esprit.

Les colonies étrangères étaient l’objet d’une sollicitude toute particulière de la part de M. le duc de Richelieu ; et certes de malheureux émigrés, surtout les Allemands, arrachés à leur belle patrie par la rude nécessité de chercher ailleurs des moyens d ? existence ; et transplantés sous un ciel inconnu et dans un pays sauvage et désert, avaient besoin d’être consolés et ménagés plus que les autres. Aussi ces bons Wurtembergeois et Alsaciens, dont les environs d’Odessa furent peuplés ne regardaient M. le duc de Riche-