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rivalise de volume et de saveur avec les meilleurs crus du Kaboul ; au nord et au sud-ouest, dans une direction transversale par rapport à la vallée, les montagnes s’élèvent jusqu’à la limite des neiges, et sont coupées vis à vis du village par des défilés de 15, 000 pieds de hauteur ; leurs bases s’étendent jusqu’à un demi-mille du fond de la vallée. Au nord-ouest, près du cours du Darboung et de la ligne de la vallée, les montagnes se joignent et forment une barrière imposante entre le pays de Soungnum et le Spiti de Ladak. En cet endroit, le Darboung s’élève jusqu’à la région des néiges éternelles, et grossi dans sa marche par le tribut glacial de plusieurs autres courans, devient bientôt un torrent considérable, qui, après avoir arrosé une immense étendue de terrain, se précipite dans le Setledj à cinq milles au-dessous du village.

C’est de ce côté que le Kelou commence à montrer ses tiges rabougries et clair-semées. Le climat du pays fournit deux récoltes ; les principaux grains sont : l’orge, l’ogoul et le phapour. L’orge se sème en bysakh et se recueille en sawoun[1]. On prépare ensuite la terre à recevoir l’ogoul et le phapour, que l’on récolte en kartik[2], on ne cultive point ici le froment ; mais dans des situations plus élevées, sur le flanc des montagnes, il y a un petit nombre de champs de froment qui fournissent d’abondantes moissons.

  1. Ce sont les noms des mois indiens qui répondent à peu près à nos mois d’octobre et de janvier.
  2. Le mois d’avril.