Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/358

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diatement après lui vient le Puntchin Rimbotche de Teschou Loumbou. Ces personnages sont supposés immortels ; lorsque leurs corps se dissolvent, leur esprit prend possession d’une autre demeure. Le troisième en grade est le Lotchawa Rimbotche, que l’on croit régénéré comme les deux autres.

Il y a bien des années que le Lotchawa a fait son apparition à Busahur. Il naquit d’abord à Loumra, vers le tems de l’invasion et du pillage de Teschou Loumbou par les Gourkhalis ; à l’âge de 18 ans il alla à Teschou Loumbou où il mourut. Il reparut ensuite à Schialkhur, il y a trente-cinq ans, fut envoyé à Teschou Loumbou et y mourut encore. Après cela il parut à Nako ; mais il se trouva deux enfans qui présentaient les marques auxquelles on dit qu’on le reconnaît. Ceci avait quelque chose d’extraordinaire, et donna lieu a une correspondance assez active entre Busahur et Teschou Loumbou ; à la fin on décida qu’ils seraient tous deux Lotchawa, mais que l’un aurait le pas sur l’autre. Ils ont maintenant environ dix ans, et résident dans le monastère de Kanoum où on leur enseigne les mystères de leur religion. Puntchin-Rimbotche a déjà envoyé vers eux deux ambassades pour obtenir leur translation à Teschou Loumbou, mais ils ne se rendront pas à son invitation avant six ou huit ans d’ici.

J’ai trouvé ici une grande quantité de gram, et j’ai fait des provisions pour quinze jours. Les denrées se pèsent au moyen d’un instrument semblable à la romaine que l’on appelle pore ; l’usage en est très-com-