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dans le dictionnaire. Ces indications préparatoires sont même des moyens mnémoniques qui contribuent à les mieux graver dans la mémoire, et à rappeler le souvenir des caractères auxquels ils se rattachent. Ce moyen vaut bien les analogies, les règles de dérivation et les terminaisons, qui nous guident pour déterminer le sens des mots issus d’une même racine. Le tout, au reste, se réduit à une question bien simple ; c’est-à-dire, savoir si la mémoire des sons ou des oreilles est plus sûre que celle des yeux.

S’il était besoin de rapporter des exemples, pour réfuter le préjugé qui faisait croire autrefois qu’il était impossible d’acquérir, en Europe, la connaissance de la langue chinoise, il suffirait de citer le cours de M. Rémusat. La facilité avec laquelle plusieurs de ses auditeurs ont acquis, en très-peu de tems, les moyens de comprendre et d’interpréter des textes chinois non traduits, suffirait, je pense, pour détruire ce préjugé. Ce cours compte plusieurs élèves très-distingués qui, je n’en doute pas, feront, avec l’ouvrage de M. Rémusat, de rapides progrès dans la connaissance de la langue chinoise. La Société asiatique sera heureuse de leur fournir, soit par son journal, soit autrement, les moyens de faire connaître au monde savant leurs intéressans essais, gages certains des belles moissons que leur fournira une littérature vierge, qui leur offre tant et de si riches trésors. Je ne doute pas que tous les savans qui s’intéressent aux progrès de l’étude philosophique des langues, ne s’empressent de lire avec le plus vif intérêt, la Grammaire chinoise de M. Abel-