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(Août 1822.)

qui puisse être soumise aux narrations de l’histoire. Les matériaux ne manquent pas ; mais qu’on s’imagine un temple magnifique qui, dès long-tems, a succombé sous la faux destructive du tems, et dont les débris mutilés et entassés confusément, ou dispersés au loin, semblent ne plus permettre de reconnaître le plan de l’édifice : telle se présente l’histoire des Arsacides. Il n’existe aucun corps d’annales : un grand nombre de passages concis, tronqués, altérés et dispersés, qui appartiennent à des auteurs de tems, de langues et de nations très-différens, sont les seuls moyens de rétablir cette histoire. Les Grecs, les Latins, les Arméniens, les Syriens, les Arabes, les Persans, les médailles, les inscriptions, l’antiquité profane et ecclésiastique ; il faut tout mettre à contribution, pour refaire cette grande portion des annales du genre humain : il faut soigneusement discuter et envisager, sous tous ses rapports, chacun des points de ce long enchaînement de faits, pour lui assigner la véritable place qu’il doit occuper dans la série des tems. C’est en l’an 250 av. J.-C. que les Parthes tentent, pour la première fois, de ravir le sceptre de l’Asie aux successeurs d’Alexandre. Arsace succombe dans cette entreprise, mais son frère Tiridate fut plus heureux : avec l’aide des barbares du Nord, il parvint à faire reconnaître son indépendance. Moins d’un siècle après, Mithridate, non pas le redoutable ennemi des Romains, il n’était qu’un vassal des Arsacides, mais le sixième roi des Parthes qui portait le même nom, met fin à la puissance des Grecs. Con-