Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 80 )

comme brûlé par la tristesse ; il n’ose plus se livrer à une joyeuse familiarité ; le royaume est prêt de périr, comment ne t’en aperçois-tu pas ?


La montagne escarpée du Midi est couverte de broussailles ; ô Chi-in, homme redoutable et sévère, pourquoi ton cœur est-il sauvage comme elle ? le ciel nous envoie des calamités ; nos troubles augmentent à chaque instant ; le peuple ne sait plus que se plaindre ; et tout cela ne te fait pas changer de conduite !


C’est sur le grand ministre In-chi, que la dynastie des Tcheou se repose du soin du gouvernement. L’administration du royaume est confiée à lui seul ; il est comme le lien qui nous rattache aux autres peuples. Il pourrait en cette qualité, aider l’empereur ; il pourrait prévenir les troubles qui nous désolent. Il ne le fait pas, parce qu’il n’est pas chéri du ciel ; faut-il donc pour cela que nous périssions tous ?


Il ne sait rien voir par lui-même, ni par les siens ; aussi le peuple n’a aucune confiance en eux, parce qu’ils sont incapables de rien examiner ni de rien faire. Qu’ils cessent de tromper l’empereur ; qu’ils règlent enfin leurs passions ; que ces hommes sans talens ne nous exposent plus à d’aussi grands dangers ; que ces gens de rien, beaux-pères et gendres, cessent d’exercer des charges au-dessus de leurs forces.