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les livres sacrés des Chinois, c’est-à-dire, dans les Sse-chou ou les cinq kings. J’emploie ici l’épithète de sacrés en parlant de ces livres, pour donner au lecteur une idée juste de la vénération dont ils sont l’objet et de l’autorité dont ils jouissent, l’épithète de classiques ne dirait pas assez.

Il y a de petits ouvrages où les règles de la composition sont expliquées de diverses manières, mais surtout par des exemples, à l’usage des jeunes gens qui étudient, dans la vue d’embrasser la profession littéraire ou plutôt de remplir des fonctions civiles dans l’état. Un seul petit volume, intitulé Thsou-hio-ming-king (le clair miroir de l’étudiant), contient l’analyse suivante des essais de Wen-tchang.

1. La première partie du travail consiste à fendre, ouvrir le sujet proposé, ce que l’auteur explique ainsi : « Ouvrir le sens au sujet, de la même manière qu’on ouvre en le brisant, un objet matériel pour voir ce qu’il renferme. » À cet effet, il est nécessaire de bien observer (en supposant que l’on ait un chapitre à ouvrir) sur quel paragraphe de ce chapitre, sur quelle phrase de ce paragraphe et sur quel mot de cette phrase on doit insister de préférence, saisir ensuite ce qu’il y a d’essentiel dans l’idée première, et l’ouvrir. Cette opération par laquelle on entre en matière doit être concise et non diffuse, élégante et non vulgaire : elle doit aller droit au but et non pas se répandre comme un fleuve débordé.

Il y a différens modes d’entrer en matière, 1° on peut annoncer le sujet explicitement ; 2° implicitement