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QUELQUES TERMES TECHNIQUES BOUDDHIQUES.

ments plus ou moins étendus et complets en langue turque, dont M. von Le Coq donne la liste, la critique, l’édition partielle et la concordance quand il y a lieu dans son Chuastuanifl (supplément aux ihhandhngcn de l’Académie de Berlin, i (j i o ). On y lit au début du douzième point que : hijr yylïf ’hjg qivyn ’ryy Synfrc’ ^ivsntyy ’ivIiiTSivq fa^yriv bar ’rtyy o o ’ryy bacaij bacap infrryq "nhvl’syq qrffk ’rtyy’^^^ soit «en un an, pendant cinquante jours, à la façon des purs religieux, il est prescrit de célébrer assis un jeûne ; il est fixé d’honorer dieu ainsi en jeûnant un jeûne purw, M. W. Radloff n’a pas compris le mot qui apparaît chez lui sous la forme vws’nly et il était d’autant moins en état d’en retrouver le sens qu’il n’a pas vu que le second membre de phrase expUque le premier et se rattache à lui par le mot "ncwVsyq ^ ainsi 55, M. von Le Coq a restitué de façon très heureuse le sens de zQi"nhvVsy’q (cf. Chuastuanift, p.35), mais le sens de ^ivsntyy lui est resté malheureusement obscur. La durée de « cinquante jours » est pourtant caractéristique : elle équivaut en effet, chaque année, au septième de l’existence des auditores, dHpooLial, myômgân ou as-sammaûn, c’est-à-dire à la portion de leur vie qui doit être consacrée au jeûne d’après al-Birûni [Chron. orient. Vôlher, éd. E. Sachau, p. ^•’^ ; 1. 3) et’ Abu ’1-Ma’àli Muhammad (voir Schefer, Chrest. Pers., vol. I, p. iR ; 1. irj-^o). De fait, il s’agit ici à nouveau d’un emprunt au vocabulaire bouddhique : le vivs’nty du texte en ouïgour édité par M. Radloff est tout simplement le jSws’nly des textes sogdiens bouddhiques tel qu’il apparaît, par exemple, dans le texte Inventaire n° 35 1 G, à un endroit où

(1) Telle est la transcription littérale des lignes 2^4-3^7 du texte en lettres manichéennes de M. M. A. Stein, publié avec similé et traduit par M. von Le Coq dans le J.R.A.S., avril 1911, p. 277 et suiv. Le texte en ouïgour, publié par M. W. Radloff (lignes ii4-ii6) sous le titre de Chuastuanift, est d’accord exactement. Enfin le mot en question fait défaut précisément dans le passage correspondant (fragment T. II, Y, 606) du Chuastuanifl de M. von Le Coq.