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Page:Journal asiatique, série 10, tome 19.djvu/9

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JOURNAL ASIATIQUE.

JANVIER-FÉVRIER 1912.

L’ÉCRITURE
CURSIVE TIBÉTAINE,
PAR
M. JACQUES BACOT.

Les Tibétains écrivent avec un calame taillé en biseau à droite pour l’écriture courante, à gauche plus rarement, pour écrire en caractères d’imprimerie, ils se servent de longues feuilles de papier qu’ils tiennent sur la face interne des doigts réunis de la main gauche. Le pouce maintient et fait glisser à mesure la bande de papier sur les doigts.

L’écriture cursive tibétaine revêt plusieurs formes s’écartant plus ou moins du caractère typographique. Csoma de Körös en distingue trois : ’bam yig འབམ་ཡིག་, la plus lisible malgré sa raideur stylisée et ses fioritures ; dpe yig དཔེ་ཡིག་, employée pour les livres ; ’kyug yig འཁྱུག​་ཡིག་, l’écriture courante, généralement employée pour les lettres. Cette dernière est quelquefois si savamment bouclée qu’elle n’est déchiffrable que pour les lettrés et ne sert qu’à une élite d’initiés. Elle ne consiste pas seulement à réduire et fondre les éléments des caractères, mais elle comporte pour certains groupes de lettres des déformations purement conventionnelles, et, pour les mots, la suppression