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Page:Journal asiatique, série 10, tome 5.djvu/266

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MARS-AVRIL 1905.

Si l’on compare l’énumération des auteurs donnée ici avec celle de la version arménienne abrégée[1] qui paraît avoir conservé le titre complet, ou même avec celle de la préface de la Chronique syriaque de Bar Hébréus, qui est empruntée à Michel, on est frappé de l’arbitraire avec lequel cette notice est rédigée, et en particulier de l’omission du nom d’Eusèbe, qui est cité à chaque instant par Michel, et de l’addition de celui de Maribas, qui n’est pas cité une seule fois. Mais toutes les difficultés disparaissent si l’on compare l’écriture de ce feuillet additionnel avec celle des différents manuscrits copiés par ‘Abd al-Aziz. Certaines particularités graphiques, notamment dans la forme des lettres ܛ et ܨ, montrent que ‘Abd al-Aziz est l’écrivain de ce feuillet et par conséquent l’inventeur du prétendu Maribas, nom sous lequel il a mis une compilation maladroite dont il est lui-même l’auteur, ou tout au moins le copiste ; car l’on peut, à la grande rigueur, admettre que ‘Abd al-Aziz a seulement recopié un résumé fait par un autre scribe, mais toujours dans les conditions que j’ai indiquées, c’est-à-dire sur le ms. caršouni de Michel, qui est aujourd’hui au British Museum[2].

Il n’y a donc plus d’hypothèse à établir pour l’identification de Maribas le Chaldéen : ce person-

  1. Voir ce texte en tête de ma traduction de Michel, t. I, p. 1 ; dans la traduction de Langlois, ou dans celle de Dulaurier (Journ. as., 1848).
  2. Ce scribe avait un goût spécial pour les résumés ; le même ms. 306 débute (fol. 3-62) par un Abrégé, en caršouni, des deux Chroniques de Bar Hébréus.