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MAI-JUIN 1906.

1o Juan-Constantin ;

2o Guy, frère de Juan ;

3o Constantin, fils de Baudouin ;

4o Pierre Ier, roi de Chypre, et

5o Léon, le dernier roi d’Arménie.

Toutes ces erreurs proviennent de ce que tous ces historiens, comme Étienne de Lusignan, Du Cange, Le Laboureur, Millin, Lenoir, Dulaurier, Langlois et bien d’autres, lisent dans l’épitaphe du dernier roi d’Arménie : « Leon de Lusignan, quint roy latin ». — Et Dulaurier, pour appuyer sa thèse, ainsi que celle de ses prédécesseurs, parle du testament de ce dernier roi, qui aurait été écrit ainsi : « Léon de Lusignan, quint roy latin du royaume d’Arménie[1] ».

Quoique Étienne de Lusignan soit un auteur ancien, il est curieux de constater qu’il ignore les faits qui se sont passés presque à son époque. Par conséquent, je n’hésite point à dire avec Saint-Martin qu’il y a « beaucoup d’incertitude » dans ses ouvrages[2]. — Cet historien raconte, par exemple, que Léon de Lusignan a préparé son testament en 1396 et qu’il est mort en 1404[3]. Mais nous lisons dans l’épitaphe de ce roi qu’il est mort en 1393 ; d’autre part nous savons que Léon avait préparé son testament un an avant sa mort.

Quant à Du Cange, Dulaurier et d’autres qui se basaient sur l’épitaphe et sur le testament de Léon, ils se sont certainement trompés ; car en faisant moi-même des recherches sur les lieux, je n’ai pas trouvé le texte rédigé ainsi : « Léon, quint roy latin du royaume d’Arménie », avec une ponctuation après « Léon », ni dans son épitaphe, ni dans son testament. Même si elle existait, d’après ces historiens, Léon serait le sixième roi latin d’Arménie, le premier ayant été Philippe d’Antioche.

  1. Dulaurier, op. cit., p. 735. n. 3.
  2. Cf. Mém. Acad. Ins. et B.-L., 1836, vol. XII. p. 149.
  3. Description, etc., fol. 202’.