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Page:Journal asiatique, série 11, tome 5.djvu/21

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DATE ASTRONOMIQUE DES ÉPÎTRES DES IKHWÂN AṢ ṢAFÂ.

voisine de la conjonction fatidique. Son titre protocolaire était aḍh Ḍhâhir li’i‘zâz dîn Allah « celui qui apparaît pour la glorification de Dieu ». Il y a là, si je ne me trompe, un jeu de mots d’un caractère mystique, et même je me demande si le titre protocolaire de cet imâm ne contient pas une allusion à l’espoir de la conjonction qui doit faire triompher le bon droit et par conséquent réaliser la glorification de Dieu.

Si l’on admet ce point de vue, on placera donc la rédaction des Épîtres, telle qu’elle nous est actuellement connue, sous le règne de l’imâm aḍh Ḍhâhir et très vraisemblablement après la vingt-quatrième conjonction, donc entre 418 et 427.

Il nous reste à expliquer les derniers mots du texte qui fait le sujet de cette notice. Le dixième cycle qui répond à la maison de la souveraineté doit être identique à la dixième des maisons dont les Épîtres parlent ailleurs[1]. On y explique qu’à la naissance d’un enfant ou à la production d’un événement, on note le degré ascendant de l’horizon du levant, c’est-à-dire le point du zodiaque qui se lève à ce moment. De ce point on divise le zodiaque en douze maisons, couvrant chacune trente degrés. La première est celle de la vie ; la seconde, de la fortune ; la troisième, des frères ; la quatrième, des pères ; la cinquième, des enfants ; la sixième, des maladies : la septième, des femmes ; la huitième, de la mort ; la neuvième, des voyages ; la dixième, de la souveraineté ; la onzième, de l’espérance ; la douzième, des ennemis. Ici l’ascendant de l’événement est dans le Bélier, début du cycle zodiacal et par suite de la série des conjonctions. Effectivement la conjonction de 439 est dans le Capricorne qui est le dixième signe du zodiaque.

  1. Éd. de Bombay, I, p. 68.