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Page:Journal asiatique, série 2, tome 1.djvu/410

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pour être tubétaine, et osa entreprendre non-seulement la lecture, mais même la traduction d’une feuille, à l’aide du petit vocabulaire du P. D. Fano, ouvrage très-incomplet et fautif quant à l’orthographe. Il est aisé de concevoir qu’un travail fait avec le secours de matériaux aussi défectueux ne pouvait rendre avec exactitude le sens de l’original. Il en a été de même de la traduction que le P. Giorgi a hasardée dans son Alphabetum tibetanum, quoique ce religieux eût à sa disposition, sur le Tubet et sa langue, des renseignemens meilleurs que ceux que l’on possédait auparavant, mais desquels une tête confuse comme la sienne n’a su tirer aucun profit.

M. Abel-Rémusat ayant traduit tout entier le Vocabulaire boudd’hique, publié à Peking en cinq langues, savoir, en sanskrit, en tubétain, en mandchou, en mongol et en chinois, a pu présenter, dans ses Recherches sur les langues tartares, des idées plus justes sur l’idiome du Tubet, que celles qui existaient quand cet excellent ouvrage a paru. Ce savant avoue pourtant, avec la modestie qui chez lui s’allie si naturellement à ses connaissances profondes, que le manque de matériaux suffisans l’empêchait de donner autant de développement à son travail sur cette langue, qu’il aurait désiré ; cependant tout ce qu’il dit est en général, loin d’être tout-à-fait erroné, comme un journal de Calcutta l’a avancé dernièrement, sans en donner aucune preuve.

Les Anglais qui vivent dans l’Inde ont un intérêt particulier à se procurer des renseignemens détaillés