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Page:Journal asiatique, série 2, tome 1.djvu/417

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dans ses Recherches tartares ; je l’ai également exprimée dans mon Asia polyglotta. Voici quelques exemples qui prouvent que, tous deux, nous avons eu raison.

Du temps de la dynastie mongole en Chine, dans les xiii.e et xiv.e siècles, les Chinois appelaient le Tubet 藏思烏 Ou szu tsang ; ce nom n’est, en effet, que la transcription du mot tubétain དབུས་གཙང་ qui, actuellement, se prononce Oui dzang, mais qui s’écrit Ous dzang. Le caractère chinois szu représente ici l’s finale de la première syllabe ; or, les Chinois ne l’auraient sûrement pas écrit, si, à cette époque, les Tubétains n’avaient pas prononcé ous et non pas oui ; car les Chinois ne lisaient pas les écrits tubétains, et ne faisaient que saisir le son des mots prononcés de vive voix. La même observation se présente à l’occasion, de la transcription chinoise de ཁྲི་, Thi, trône, qui est le titre de la famille des anciens rois du Tubet. Les lettres qui composent ce mot devraient proprement se lire k’hri, mais actuellement on les prononce thi ; cependant les Chinois écrivent 黎乞 khǐ li, ce qui fait k’hri, car ils expriment l’r par une l.

Nous avons comparé le lexique de Schrœter avec trois ouvrages originaux. Le premier est le grand dictionnaire tubétain expliqué en mongol, et intitulé