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Page:Journal asiatique, série 2, tome 1.djvu/429

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une même, origine aux Hindous et aux Chinois, seulement parce que ces deux nations portaient au Tubet le nom de Ghia : voilà cette prétendue famille encore augmentée par les Russes, les Mongols et les Turks, qui tous sont nommés Ghia en tubétain. Le lexique de M. Schrœter explique Sogh po par a native of Tartary, et Sogh youl par Tartary ; il y manque, comme je l’ai déjà observé, le mot radical sogh, prairie, pâturage.

Au nord du Tubet, sur les rives du Yarghia dzangbo, se trouvent encore des nomades turks qui sont mahométans ; on les appelle ཁ་ཆེ་ K’ha tchhe (grandes bouches), et, dans les livres chinois, Ka tsi. Schrœter explique ce mot par a Saracen, a Moor. Il paraît que ce sont les descendans des tribus ouigoures qui habitaient la même contrée du temps de la dynastie mongole en Chine, et qui alors portaient le nom de Chara ouigour. (Ouigours jaunes). Un autre nom des Mahométans est ཐོ་གར་ Tho gar.

Le Tubet proprement dit est divisé en quatre grandes provinces, qui se suivent, de l’est à l’ouest, dans l’ordre suivant : ཁམས་ K’ham, དབུས་ Oui ou Woui, གཙང​ Dzang, et ང་རི Nga ri. K’ham signifie le royaume, et Oui, le milieu ou l’intérieur. Ce dernier mot est inexactement im-